Re: Expédition sur la montagne Gwyd

Le mage s'approchera légèrement de la sortie de l'alcôve, contemplant jusqu'où les pierres avaient déboulées, puis d'où elles étaient venues, rien ne semblait anormale... Du moins, rien ne laissait présager du contraire. Il répondra alors avec une certaine suspicion :

- C'est ce qu'il semblerait, un simple éboulement. La coïncidence semble tout de même grossière.

Le tumulte des roches roulant sur le flanc de la montagne s'éloignera progressivement jusqu'à s'estomper, laissant de nouveau place au silence. Un silence qui ne dura guère, car déjà les corbeaux approchaient, scrutant les roches à la recherche d'un cadavre échoué dans ce flot de pierre. Des siècles d'évolution leur avait appris à transformer les désastres en aubaines, un talent appréciable chez les charognards de leurs espèces, d'autant plus quand la compétition était aussi rude que celle offerte par les monstres.
Au loin, de grande formes ailés se détachèrent dans le ciel, provenant des diverses montagnes aux alentours et convergents langoureusement vers la montagne Gwynd, venant elles aussi réclamer leurs dues. Mi humaine, Mi oiseaux, ces anges déchus étaient nombreux, beaucoup plus nombreux que ce à quoi les sorceleurs auraient put s'attendre. Déjà une petite dizaine de formes étaient visibles au loin.

Toujours un peu déboussolée, Aine hésita légèrement. Un simple éboulement dans une montagne maudite ? Sûrement pas ... Mais dans ce cas là, pourquoi n'avait elle rien vu ? Son visage se crispa encore plus lorsqu'elle remarqua l'absence de la lueur que dégageait habituellement son cheval.

-Mon cheval ...! Il est ...

Oui, mort, de toute évidence. Elle ne prit même pas la peine de finir sa phrase. Elle baissa la tête, se sentant soudain triste pour le pauvre animal qui l'avait porté jusqu'ici. Pauvre bête ... D'une toute petite voix, elle demanda, embarrassée.

-Il ... Il va falloir qu'on me porte ... Je ne suis pas sûr qu'Emilia puisse le faire pendant bien longtemps ...

Elle croisait les doigts pour qu'un charitable et preux chevalier vienne à sa rescousse. De son côté, Emilia opina. Légèrement blessée, elle n'arriverait pas à porter la jeune fille sur son dos dans la montagne.

Le voyage jusqu'au hameau perdu près de la montagne, fut sans doute majoritairement animé par Estel et Meruem, Kantz étant bien trop introverti. Et si Meruem n'était pas forcément quelqu'un de loquace non plus, il savait parler ou se forcer à le faire quand nécessaire. Il ne se livra pas trop, mais parla de sujets qui intéressants pour Estel et sans doute Aine et sa domestique aussi : notamment l'histoire de l'excavation de Velhad, les ruines antiques d'une civilisation perdue, les monstres magiques dans ces ruines, le dragon doré... Il n'évoquera pas sa vie avant Kaer Morhen, et même sa vie de jeune sorceleur, il aura été assez discret quant aux détails. C'était en fin de compte un voyage plutôt agréable, où il apprit quelques petites choses avec le professeur. Pour différentes raisons, il ne se sera pas plus intéressé à la fillette bien que sa cécité l'intriguait.

Une fois dans le village, Meruem aura parcouru de son côté, il aura assez peu questionné les gens, et se sera surtout intéressé à l'environnement. Voir si des détails non soulevés, non remarqués par les mages et les villageois, lui venaient. Il ne trouva sûrement pas grand chose d'intéressant, et se contentera donc peut-être de ce que les autres ont amassé.

Quant à la montée, Meruem avait prit la queue de la file, et fut donc exempt du risque (bien qu'il manqua de gaspiller un quen de sûreté), comme il fut incapable d'aider ses camarades. Il les rattrapa avec hâte après un moment de flottement et d'attente le temps que l'avalanche se tasse.

- Emilia, Aine, restez à l'intérieur. D'une voix mixant autorité et bienveillance.

Il retira sa capuche dévoilant ses longs cheveux argentés, et fixa les formes ailées, des harpies ? L'instant d'après, l'arbalète à sa hanche était décrochée, puis armée d'un carreau.

Il posa doucement une mais sur l'épaule d'Aine. D'ordinaire égoïste et dénué de tout intérêt social par pure introversion, Kantz n'était pas non plus un monstre sans cœur antipathique, il pouvait à minima comprendre la peine qu'avait la jeune femme, même si l'adolescent avait une certaine vision du monde, qui bien que réaliste, pouvait parfois déranger globalement par le manque d'émotions l'habitant qu'il résumait aisément cela en "c'est la vie". Cependant le sérieux de la situation le força bien vite à quitter sa position: des créatures ailés semblaient s'être intéressées à leur groupe ? Harpies ? Autre chose ? Difficile en l'état de le dire, la poussière formée par la chute de la roche n'aidant pas non plus à se faire une idée plus précise. Mais au contraire de son compagnon Meruem, Kantz n'avait pas pris d'arbalète et n'avait pas de potion ruche pour les faire sauter, ce qui limitait son impact, tant que les créatures ne les attaquaient pas directement de front. Voilà donc qu'il allait se limiter au rôle de porteur sauf si les harpies déclenchaient leur offensive maintenant ...

les corbeaux semblaient avoir trouvé leurs festins alors que les membres de l'expédition reprenaient leurs esprits, et déjà un des charognards ressortie la tête d'un interstice entre deux roches, le bec recouvert de sang, ses yeux méfiants surveillants les bipèdes qui se tenaient au loin et qui pourraient bien en vouloir à son magot fraichement dégoté ou à sa propre carcasse. Il fut bientôt rejoint par ses congénères qui se regroupèrent autour du lieu de la dépouille, retirant méthodiquement les plus petites pierres pour accéder aux chaires de l'animal.

Au loin, la forme des silhouettes semblaient se confirmer, il s'agissait bel et bien de harpies, leur silhouette détestable étant reconnaissables entre milles, d'autant plus pour les élèves de kaer Morren qui s'étaient exercés aux tir à l'arbalète sur ces créatures. Leurs cris suintant de malveillances raisonnaient au loin, les sorceleurs avaient une minute, peut être deux pour se préparer et agir, qu'ils décident de fuir rocheux créé par l'éboulement, ou de rester dans la relative sécurité que semblait offrir la cache dans laquelle ils se trouvaient.

Malgré le chaos ambiant, Aine pourra percevoir une légère variation dans la source d'énergie dont elle ne cessait de s'approcher depuis le début de son périple, de légères ondes d'énergies semblaient être émises comme une pierre que l'on jetterais dans un point d'eau.

Estel se repliera rapidement à l'abris de l'alcôve pour ouvrir précipitamment son sac de voyage et y retirer une large couverture couleur terre ainsi qu'une petite baguette d'un bois blanc. Il déclarera alors rapidement, informant les quelques personnes qui n'étaient pas informées de la situation :

- Des harpies ont été attirées l'éboulement et commencent à converger vers notre position. Ce genre de créatures ne devraient pas pauser trop de soucis en temps normal mais elles sont nombreuses, et je ne sais pas combien pourraient encore venir. En temps que sorceleur, quelle serait notre meilleur option d'après vous ?

Demandera t'il avant de se retourner vers les deux sorceleurs, à l'écoute.

L'éboulement était-il au moins un hasard ? Si non, les harpies n'arrivaient pas non plus par hasard, songea un instant Meruem, se perdant un peu dans ses pensées.

- Nous devrions rester ici, emprunter la route est trop dangereuse, on ne pourra pas protéger les jeunes demoiselles, et une simple erreur pourrait envoyer l'un de nous au pied de la falaise.

Il jaugea la distance et le temps restant pour que les harpies soient à portée de tir.

- En même temps, les harpies sont des créatures intelligentes, si tant est qu'elles ne sont pas dans ce recoin maudit de simples habitantes, elles seraient tout à fait capables d'attendre des heures voire des jours durant au dessus de nous, attendant que l'on en ai marre et qu'on se risque à sortir de notre cachette.

Il fronça des sourcils, penseur.

- En vérité, même des harpies communes seraient capables de ce genre de... guerre d'attrition. Un temps de pause. Le mieux serait de les provoquer pour un combat direct, en tuer rapidement le plus possible. Meruem jeta un œil vers Kantz. On a une seule arbalète, mais vous avez des sortilèges capables de les attirer. Et bien sûr, on peut tenter de fuir rapidement pour plus de sûreté.

Cela se voyait que Meruem n'envisageait pas vraiment la fuite, le challenge que ces harpies offrait, semblait surmontable.

La main de Kantz sur son épaule la fit légèrement sursauter, elle ne s'y attendait pas. Elle lui rendit tout de même un léger sourire, appréciant son geste. Le problème maintenant semblait être ces satanées harpies. On lui en avait fait la description un jour, et le simple fait d'y repenser lui faisait froid dans le dos. Heureusement que deux sorceleurs étaient là pensa-t-elle, ils n'en feront qu'une bouchée ! Elle surestimait sûrement les capacités des mutants, loin de s'imaginer que l'un des deux ici présents avait légèrement négligé son entraînement à l'épée. Elle opina aux propos de Meruem. Elle n'avait aucune envie de risquer se faire picorer par des femmes oiseaux, elle préférait bien plus rester dans ce petit havre de paix creusé dans la roche. Soudain, elle fut surprise par la variation du comportement de l'aura qui les englobait. Qu'allait-il se passer ..?

-Y'a ... y'a quelque chose qui bouge, ou du moins quelque chose qui se passe ...

Sur ce, elle expira longuement, cherchant à se détendre, et entreprit avec toute la concentration qu'elle avait en stock de chercher la source de ces perturbations. Elle poussa ses capacités ainsi que ses artefacts au maximum de leurs puissances.

Il ne put qu'opiner du chef, Meruem avait tout dit, emprunter la route avec une aveugle et une blessée qui ne pouvait plus la supporter était impossible, il fallait donc rester ici le temps d'affronter la dizaine de créatures, ce qui n'était pas chose aisée bien sûr mais ne rentrait pas non plus dans le domaine de l'impossible, ce n'était que de vulgaire harpies.

-"Je ne sais pas si il y a d'autres passages pour aller en haut du col, j'imagine que le mieux serait de les provoquer pour qu'elles nous attaquent oui ..."

Même si il n'avait pas d'arbalète, Kantz n'aurait qu'à attendre que celles-ci soient suffisamment proche pour utiliser quelques signes. Et après son épée lui serait suffisant.

La décision fut donc prise de rester dans l’alcôve, une position défensive idéale contre ces créatures volantes. L’éboulement avait créé une légère surélévation à la sortie de leur cache, obligeant quiconque souhaitait sortir à l’enjamber puis à se hasarder sur un terrain encore instable.

Quand les premières harpies arrivèrent à portée de tir, la troupe s’était déjà préparée à les accueillir. Ces dernières ne semblaient pas encore les avoir repérés, se contentant de décrire de larges cercles autour de l’éboulement, bien au-dessus des mages, recherchant le festin qui leur avait été promis. Quant aux corbeaux prudents, ces derniers prudents se dispersèrent, laissant leur place à ces nouveaux charognards.

Aine se plongera dans l’éther, protégée par sa servante et le mage Estel resté légèrement en retrait, son regard focalisé sur la source de cette sombre pulsation. Il s’agissait encore et toujours de cette même lueur violette, plus vive que jamais, si lumineuse qu’elle en devenait trouble pour la jeune fille qui sentait une douleur monter croissant dans son occiput chaque seconde où elle focalisait sa concentration sur cette dernière. Sa seule certitude était que la forme était bien trop grande qu’elle puisse appartenir à un homme. Cependant, à force d’effort, elle pourra apercevoir quelques maigres filins dorés se mêler à cet aura pourpre, leurs lueure presque totalement éclipsées par le soleil violet.

Voyant que les harpies ne semblaient pas s'intéresser à eux, Meruem resta dans l'alcôve. Il fronça les sourcils après avoir entendu le mauvais présage évoqué par Aine, et se tourna vers elle.

- Quelque chose qui bouge, où ?

Il jeta un œil en dehors, y avait-il quoi que ce soit qu'il pouvait voir, en activant sa vision éthérée peut-être ?

Aine se mit alors à paniquer légèrement, ne sachant pas comment décrire ce qu'elle voyait à ses compagnons. Ce genre d'exercice était d'une difficulté inimaginable pour une personne comme elle. Elle n'avait qu'une très vague idée des formes et n'avait jamais vu une couleur. Cherchant ses mots, elle tenta tant bien que mal d'expliquer.

-Partout ..! On nage dans une sorte d'aura, comme si on était plongés dans l'eau. C'est comme ça depuis qu'on est arrivés mais c'est de plus en plus intense ! Ca vient de là bas !

L'aveugle pointa alors à l'aide de son index gauche vers le soleil pourpre, la source supposée.

-Et puis, c'est comme si ça oscillait ! Et puis, y'a comme des choses très fines, comme des cheveux ! Ca flotte dans l'air mais c'est dur à voir, je ne sais pas ce que c'est.

Elle relâcha sa concentration quelques instants, pour se reposer un peu. Elle se tenait la tête avec ses mains, comme pour contenir la douleur qui lui tambourinait le crâne.

Devant la description formulée par sa camarade, Kantz se tourna vers Estel, voir si celui-ci avait une explication logique à leur fournir grâce aux détails données par Aine. Une sorte de spectre magique formée par la malédiction ? Ou était-ce la source même de la malédiction se manifestant à l'aide d'une forme humanoïde ? En tout plus la jeune femme utilisait sa vue éthérée, plus il sentait son médaillon vibrer contre lui.

-"Que fait-on ? On s'occupe d'abord des harpies puis de cette ... source magique ensuite ? C'est peut-être ce pour quoi nous sommes venus par ailleurs ?"

De toute façon, il faudrait bien bouger de leur position pour se faire, ce qui voulait dire tuer la dizaine de créatures volantes les ayant pris pour cible, du moins pas encore puisqu'elles cherchaient toujours de quoi se sustenter après la chute de pierre.

Les Harpies continuèrent de flotter dans le ciel avant de se séparer en deux groupes. Deux harpies attirées par l'odeur du sang se posèrent non loin d'où les corbeaux étaient parties, utilisant leurs membres décharnées pour se frayer un chemin à travers la roche et y extirper le cheval qu'ils s'attaqueront à méthodiquement démembrer tout en poussant des cris stridents. Les deux autres harpies, bientôt rejoint par deux harpies supplémentaires, continuèrent leurs rondes, cherchant un nouveau cadavre. Mais c'est sur des proies bien plus vivaces que leur dévolu se portera. Après une série d'hurlements, deux des hybrides se mirent à fondre chacun sur un des sorceleurs, leurs ergos acérés prêt à plonger dans la chaire de ces derniers pendant que les deux autres les suivaient dangereusement mais se refusaient encore d'attaquer pour ne pas rentrer en collision avec ses congénères.

Meruem de par sa vision éthérée ne pourra que voir la source de magie violette qui brillait au loin, la dominant de toute sa hauteur, mais aucune des autres manifestations décrites par Aine.

Joignant ses efforts à ceux d'Aine, Estel examinera à son tour la source magique qui brillait au loin, avant de déclarer avec une légère grimace, portant sa main sur sa tempe :

- C'est difficile à dire, il pourrait s'agir d'une très puissante malédiction aux termes particulièrement complexes, peut être d'un lieu de pouvoir, mais son comportement est bien trop erratique... et si il s'agissait réellement d'un spectre, je doute que nous puissions être en mesure d'en venir à bout. Nous sommes encore trop loin pour que je puisse être formel.

- Hm.

Pas le temps de tergiverser sur cela, ils verraient une fois sur les lieux. Le plus urgent était les harpies qui du coup les avaient trouvés. Meruem leva son arbalète, et décocha un carreau sur la harpie fendant sur Kantz, ensuite il lèvera un Quen pour se défendre de celle l'attaquant lui.

Aine n'avait pas réellement d'autre choix que de s'asseoir dans un coin de l'alcôve, recroquevillée sur elle même pour se faire la plus petite possible. Emilia, assise à côté d'elle, tentait de la rassurer tout en se tenant prête à une potentielle utilisation de ses maigres capacités magiques. Elles n'avaient plus qu'à laisser les preux sorceleurs éliminer les affreuses harpies. La description du professeur intrigua néanmoins l'aveugle qui posa une question malgré la situation tendue.

-Qu'en est-il des filaments monsieur ? Vous les voyez aussi ? Vous savez ce que ça pourrait être ?

Tâchant de ne pas être trop inutile, elle observait toujours la zone, évitant de trop se concentrer sur le pourpre soleil afin de ne perdre la tête.

Pas le temps de niaiser, Kantz dégaina son épée en acier de la main droite puis se mit en position, genoux droit plié devant le gauche prêt à se battre et surtout prêt à se défendre de l'attaque à venir. En complément du carreau il érigea le signe d'Ard de la main gauche et adressa un coup de taille en diagonale, d'en haut à droite vers en bas à gauche donc.

Les deux furies filèrent sur Kantz et Meruem, leurs yeux dorées avides de sang. Le carreaux de Meruem n'empêchera pas la harpie de continuer sa course, trop imprécis, peut être par manque d'entraînement dans une école où la magie prévalait, il ira se perdre au loin. Mais Kantz pouvait compter sur ses propres talents, et ce dernier réceptionnera la harpie d'un aard judicieusement placé, ralentissant la harpie qui se retrouvera dépourvu de tout son élan quand elle se arrivera à portée de kantz qui n'eut qu'à abattre son épée pour la projeter au sol, ouvrant une blessure malheureusement trop légère à la base de sa nuque. La créature, sonnée, feulera à l'attention de Kantz qui avait l'initiative pour l'enchaîner avant qu'elle ne reprenne tout à fait ses esprits.

Meruem érigera quand à lui un quenn de bonne facture stoppant net l'attaque de l'hybride qui rebondira sur le sol, cherchant à se stabiliser.

Les deux harpies volant dans le ciel continuaient de se rapprocher en voyant leurs soeurs en difficulté tandis que celles dépensant le cadavre du cheval interrompirent leur sanglant office, regardant avec intérêt la bataille qui se déroulait au loin, semblant se demander si elles devaient intervenir quand elles disposaient déjà d'autant de nourritures à la disposition de la colonie.

Quand Kantz et Meruem utiliseront leurs signes, ils sentiront que la manipulation de la magie semblait légèrement plus simple, plus fluide, plus... accessible en ces lieux.

Concentré sur le combat, prêt à apporter son assistance si une des créatures venait à prendre le dessus sur un des sorceleurs ou se frayer un chemin au travers d'eux, le sorcier détournera la question d'un simple revers de la main tout en répondant :

- Non, nous en discuterons plus tard Aine.

Il lâchera son arbalète pour dégainer son épée, et fendre en avant avec une coupe verticale de bas en haut.

Et Kantz enchainera par un coup d'estoc droit devant lui, en visant le ventre pour la tuer.

Emilia et Aine restèrent donc dans leur coin de caverne, cette dernière demandant constamment à sa domestique de lui décrire comment la bataille se passait. Elle faisait entièrement confiance à ses camarades, les pensant être de forts et aguerris chasseurs de monstres.

-Comme vous voulez.

Répondit-elle sobrement à son professeur. Elle mourait d'envie d'en savoir plus maintenant, mais elle allait devoir faire preuve d'un peu de patience.

L'épée de Meruem s'enfoncera dans l'épaule de la harpie, la laissant à l'agonie quand il retira sa lâme. Elle bougeait encore, mais ne serait plus une grande menace.
Kantz quant à lui eut moins de réussite, s'empressant, son coup manquera de précision et son adversaire sautera sur le côté avant de s'élancer sur lui comme un chien enragé, toute griffes dehors.
Les deux harpies restées en réserve vinrent se joindre à leurs consœurs, l'une fonçant ostensiblement sur Meruem tandis que l'autre entamera une chute en piquet entre les deux, cherchant à déborder un des deux sorceleurs, ou peut être à forcer le chemin. Au loin, les deux autres harpies commençaient à se rapprocher, sentant le vent tourner.
Aine, malgré sa douleur à la tête, pourra percevoir trois légères auras se détachant derrière l'imposant phare qui était la source de la malédiction, trois harpies que la formation rocheuse ainsi que la trop grande puissance qui habitait le sommet de la montagne avaient cachées.

Passant sur la défensive cette fois-ci, Kantz se prémunira de l'attaque à venir d'un Quen. Il n'était pas sûr de son coup à venir mais ... en faisant appel au monde éthérée et à ce qui se tramait tout autour d'eux il prendra un rocher de la taille d'une tête , magiquement évidemment, puis l'enverra sur ce démon d'un geste de la main gauche.

La laissant pour morte, il se concentra sur son nouvel ennemi, et cette fois c'était lame en avant, projetée comme une lance sans que le manche ne soit lâché. La meilleure défense après tout était l'attaque, et dans son élan, la créature ne pouvait que s'embrocher et mourir.

Kantz incantera un quenn de bonne facture qui stoppera l'attaque de la harpie qui verra quelques secondes plus tard son corps écrasé par une pierre de belle taille projetée par le sorceleur. La cage thoracique broyée, cette dernière se mouvait maintenant avec la plus grande difficulté et semblait plus prête à fuir qu'a poursuivre ses assauts. Kantz pourra constater que son sort de télékinésie semblait agréger une énergie autre que celle qu'il utilisait habituellement, s'en trouvant légèrement renforcée d'une manière étrangement similaire à lorsqu'il se trouvait à Loc Grim.

Meruem quand à lui armera son épée, prêt à recevoir la charge de la harpie qui n'eut pas le temps d'ajuster sa trajectoire et s'empalera net sur l'arme du sorceleur qui se décalera alors avec grâce, accompagnant la chute de la créature qui rentra lâme quelques pas derrière lui avant même d'avoir touchée le sol.

La troisième harpie que personne n'avait prise pour cible atterrie non loin de Meruem et n'attendra pas pour l'attaquer d'un violent coup de griffe plongeant en direction de son épaule.

Les trois harpies qui venaient de derrière la montagne seront visibles par Aine, la montagne semblait d'ailleurs cesser d'émettre ses pulsations.

Meruem érige alors un Quen de sûreté, et s'il a ensuite l'initiative il abattra son épée en diagonal de haut en bas.

Peut-être se poserait-il toutes ces questions après la fin de ce combat, car Kantz était pleinement concentré sur lui et les harpies et donc nullement sur la facilité à laquelle se lançait ses sorts ou bien la "trace" qu'ils pouvaient laisser derrière eux. Ayant touché sa cible, c'était le bon moment de l'achever, ce qu'il tenta de faire d'un coup d'épée, en l'embrochant.