Aux alentours de Perchefreux

Casei suivant le chemin menant à Perchefreux, ses souvenirs de petite fille lui revient petit à petit au fil de ses pas. La rivière ou elle aidait sa mère à laver le linge, les arbres ou elle s'amusait avec ses pairs à grimper, le long pont ou elle faisait la course avec ses voisins. Prise de nostalgie, elle remet bien la capuche de sa cape sur sa tête lorsqu'elle s'approche du pont, le seul moyen d'entrer dans la forteresse de palissades.

La sorceleuse est à la fois impatiente et aussi remplie d'appréhension lorsqu'elle va revoir les personnes qu'elle a connu qui vont la voir et se souvenir d'elle... Mais cela fais plus de 6 ans maintenant. Tout le monde a du l'oublier ainsi que la tragédie de sa famille.

A quelques mètres du pont, elle voit déjà les gardes être posté. Remarque t-elle quelque chose au loin ?

Casei regardant la scène, elle prend un petit sourire en voyant les jeunes enfant jouer. Elle aussi a déjà été à leur place et cette époque lui manque beaucoup. L'insouciance et l'ignorance sont quelque part une liberté que seul les enfants peuvent s'en satisfaire, passé l'étape des responsabilité, tout devient plus maussade et moins attrayant.

Laissant les gamins jouer tranquillement, elle passe devant les gardes et les regarde à tour de rôle. Vont-ils la laisser passer ou bien est-elle trop louche à leur yeux avec sa cape noir qui cache à moitié son visage et son corps ? Si il n'y a aucune réaction, elle continue son chemin sur le pont.

Avalant sa salive, Casei est soudainement prise d'un soudain stress. Elle ne voulait pas d'ennuis à perchefreux, loin de là. Ainsi sans plus attendre la manchot obtempère aux ordres. Abaissant sa capuche avec sa main droite pour laisser aux gardes observer son identité. Belle blonde aux yeux bleu et aux traits fin du visage, une figure qui a bien changé depuis sept ans. Raclant sa gorge, elle prend à son tour l'accent.

"- Casei de Perchefreux. J'reviens au bercail."

Elle lui sourit doucement tout en finissant sa phrase.  Les gardes aux vieux pont, l'accent du village, cela lui fait réveillé de lointain souvenirs dont elle avait oublié leur existence, la rendant de plus en plus nostalgique au fur et à mesure de ses redécouvertes.

L'homme qui lui faisait face plissera les yeux comme si il avait oublié quelque chose, dévisageant la grande blonde quelques secondes avant de s'exclamer :

- Noooon, c'est pas vrai, lo Caseï ? Lo ptite qui splanquait dans les botes di foin à chacfois qu'elle se faisait prendre entrain d'piquer des pommes dans lverger du vieux Raoult ? Nooon ? Putain !!! T'étais pas si bonnes quand t'étais ptite, même si jdevais dire jt'aimais ben quand même. Moi c'est bernard, ça tdis ren ? Le troisième fils du forgeron ! Tsais celui qui t'avais donné une tarte au noix, pour tes 9 ans ! Maman, Gaby, Ryan ! Ya Caseï ! Jvous jir sur ltombe de grand papi !

Hurlera t'il à voix haute, faisant se lever quelques visages alors qu'une jeune fille haute comme trois pommes se mettra à courir hors du lavoir pour se diriger vers le pont. L'autre garde sortira également de la porte pour accueillir Caseï, lui avait peut changé, il s'agissait du même garde qui devait avoir dans la vingtaine durant son enfance, il la laissait parfois filer dehors en douce quand son père buvait trop, du moins, tant qu'elle n'allait pas trop loin :

- Et ben ! C'est vraiment toi Cas, lo les mêmes chveux en tout cas, Ptain on p'sait que l'aute sorceleur t'aurais bouffé ou fait chez pas quoi. Il a juste dit qu'il tprenait et qu'il avait buté li non mort lo ! Nous on vlait dgarder et tout mais lui y vlait pas et lvieux sage disait qut'étais maudite. Qudes bêtises ! Benvenu à Perchefeux ma grande !

Alors qu'une goute de sueur perle sur sa tempe lorsqu'il la regarde lourdement, elle prend une mine surprise lorsqu'il parle, enfin parler c'est plus un long monologue. L'écoutant elle garde sa surprise au fil de ses paroles, elle avait bien oublié comment les paysans sont. Toujours à l'affut de potins croustillant pour divertir leur journées. A Kaer c'était bien loin de cette ambiance, cela donne bien du baume au coeur de revoir et ressentir toute cette agitation de cette populasse.

"- Bin' ouais qu'c'est mi' ! Et si p'tain Bernard lô, le p'tit qui c'tait battu avec eul' gros sac de Giles ! P'tain qu'ta bien grandi quand même, vin diou ! Oh eh punaise v'là Eude ! Ca m'fais bin' eut' voir ! C'est compliqué avec c't'histoire de sorceleur mais eul' vioc dit parfois du brin, surt'ut quand il a bû comme eul trou ! Bordel chuis tellement émue d'revenir, ça va faire v'là d'années que je rêve d'revenir !"

Dit-elle avec des yeux brillant, les larmes remplie d'émotions perlant sur le coin de ses yeux, Casei passe sa main droite pour les faire disparaitre tout en exécutant un grand sourire. Cela fait un bon moment qu'elle n'a pas sourit comme ça.

le jeune homme éclatera de rire à l'anecdote de Caseï :

- Ptain ouai eul gro Giles, Ptain tva pa lcroir, lgros gile il a perdu jte jur maigre com le rikiki !

S'exclamera t'il en soulevant son auriculaire en rigolant, attrapant Caseï par l'épaule et commençant à l'embarquer vers l'autre bout du pont :

- Tain, j'en revien pa ! Ptain, si on m'avait dit ktu srais revenu, jaurais pas cru et jaurai même pa vnu. Jvais te faire le tour du village ! Ryan, t'y gardes la porte, la mamzelle et moi on va faire un ptit tour !

S'exclamera t'il en faisant un clin d'oeil à ce dernier, bien content en réalité de se débarrasser le la bien ennuyeuse tâche qu'étais la surveillance des portes de la ville. Ce fut autour de Gaby, une de ses meilleure amie d'enfance et de quatre an sa cadette, d'arriver se jetant dans les bras de Casei pour lui faire une grande accolade :

- Jpensai pas que jte rverrais un jour cas ptain... ça mrend toute chose.

Suivit par la mère du garde qui prendra plus de recul, mais l'accueillera tout de même d'un grand sourire qui se muera en une grimace de surprise en constatant le moignon :

- Cass, c'est ben toi, mais qu'est squi t'es arrivé ? T'y va ben ?