Les murailles de bois

Résigné, Lucius était ici, arbalète en main. Il n’appréciait pas vraiment ce Lander, qui menaçait des gosses de décapitation, et, pas n’importe quels gosses: ses frères. Mais, pour le moment, il ne pouvait rien faire, si ce n’est obéir...

Eskel avait le visage tout aussi fermé que sa main sur son arbalète, il avait suivi les élèves et participerait à la bataille à leurs côtés.

- Ne donnez pas vos vies les enfants. Utilisez vos sens, ils sauront vous préserver.

Tous pouvaient voir qu'il n'était pas heureux d'être ici, ce n'était ni de l’appréhension mais bien une colère froide qui émanait du pourtant si calme dirigeant de Kaer Morhen.

Il observe par la suite l'horizon, dans l'attente. Espérant par dessus tout que "ceux d'en face" n'auraient pas de mages à leurs côtés, auquel cas ils seraient tous finis avant d'avoir pu songer à partir en cheval. Un fait que le commandant nilfgaardien avait peut être omit de préciser ou d'intégrer à sa stratégie.

Le cœur du zerrikanien semble battre au même rythme que le brouhaha de sabots qui s'abattent sur la terre meuble, annonçant l'arriver des nomades qui ne tardent pas à se montrer. Ces derniers semblent avoir une tactiques un minimum poussée, tentant sans doute d’enflammer les réserves de flèche situer de l'autre coté de la barricade, ce à quoi les défenseurs ne peuvent rien faire.

Sachant que seul les yeux des mutant sont présentement capables de viser juste, Maajidyn se permet de prendre la parole à l'intention de ses camarades:

-Abattez les chevaux!!

Prenant donc la monture d'un archer pour cible l’apprenti décoche un carreau à l’intention du canasson.

Les pulsations du sang coulant dans ses veines rythmés au brouhaha intérieur provoqué par son cœur battant la chamade pouvaient être perceptible par les sorceleurs l'entourant, mêlé aux trots des cavaliers ennemis foulant le sol des contrées de Kaedwen avec aisance et sérénité à tous les faire pâlir. L'enfant de Benkelham arma son arbalète d'un carreau, plissant les yeux pour tout d'abord cerner l'habillement des dit guerriers légendaires; cherchant notamment à savoir si un trait en particulier pouvait les distinguer.

- Soldats, tenez en joug les chevaux ce sont des cibles plus grosses.

Ce simple constat sera envoyé aux archers qui l'entoure. Armant son arbalète en direction du destrier le plus proche, il décochera un carreau cherchant à viser la partie haute de celui ci. Puis il tentera d'esquiver une possible flèche envoyé dans sa direction en se calant à proximité de la rembarre, ne dévoilant pas son corps.

Ils approchaient, et Lucius ne savait quoi faire, incapable de réfléchir, apeuré par les conséquences possibles de cette guerre. Mais, si il était submergé par la panique, il restait concentré, et, se rappelant du jour où il avait vu ces chevaux, réputés pour être de forts canasson, il cherchera dans son esprit les moindres détails, pour se rappeler à quoi ils ressemblaient... Et, cette question, cette observation: les chevaux des ennemis étaient-ils de cet acabit? Si oui, ses craintes étaient alors justifiées, pour son plus grand dam.

Après son observation qui aura été déguisée par le fait d’essayer de viser, il finira alors, dans un mouvement faussement précipité mais parfaitement calculé, par se plaquer contre le mur, accroupi, craignant de se prendre une flèche: encore trop incertain pour attaquer, il ne pouvait tout de même pas être sujet de doutes auprès de ses alliés du jour.

- Faites attention à vous! Baissez vous si vous êtes visés et pendant que vous rechargez!

Car ils allaient vite l'apprendre: tirer à l'arc était plus rapide que de recharger une arbalète, il fait lui même feu vers le poitrail d'un cheval avant de se mettre à couvert pour recharger.