Re: La Bibliothèque

Laissant ses camarades tomber dans une folie meurtrière, le mutant lui se contentera de finalement achever les deux haakis profondément blessés si ceux-ci n'étaient pas déjà mort puis observera ce qu'il se passera à travers une fenêtre, tout en gardant un "oeil" ouvert sur la porte de la bibliothèque.

Ceux qui sortent arrivent ici: https://continentem.forumactif.com/t861-la-bataille-dans-les-cours?nid=24766#35696

Kantz continue donc d'observer la boucherie en bas, feignant une indifférence totale.

- Kantz.. Elle l'observe achever les gardes, une grimace de dégout sur le visage.

Violette songe à Eadwacer, ce qu'il lui a dit. Puis aussi à la fumée qui s'échappe des cours. Elle n'a toujours que peu combattue, sous l'aile protectrice d'un tiers. Elle avait suivi Carmia et celui émérite qui avait le droit impudent de la suivre et même de lui donner des ordres, par là. Fi de l'aide d'adultes, ce n'était plus une fleur pendant la guerre. Si elle ne faisait rien, pas même de coquelicots percer aient les cadavres. Elle se reprit. Elle n'était déjà que peu hortodoxe, elle n'allait pas devenir pure et chétive pour le bon saint. C'était une sorceleuse.

- Non, rien. Si tu es le seul survivant, retrouve mon corps et celui d'Ead, rapproche nous.

Elle avoua ainsi son amour de passion criminelle et s'en alla à la suite.

L'intéressé lui n'aura pas même daigné bougé un œil en direction de la fautive et coupable gardant ainsi ses émotions manifestes à l'abri d'un jugement visuel. Mais pourtant sa demande n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd et du masque d'indifférence le peignant en résultait une profonde grimace d'un dégoût à peine caché par le fait qu'il tournait volontairement le dos à sa jeune cadette pour y observer le spectacle inhumain en bas de son refuge. Aucune réponse ne fusera devant l'absurdité de cette dernière volonté d'une condamnée à mort.

De son promontoire lui servant aussi bien de trône qu'il était le roi et unique habitant de son royaume le nilfgaardien observait avec une attention certaine ce qu'il se passait en bas. En bas ... il était à la fois assez amusant et effrayant de voir à quel point le natif de Dun Dare semblait se désintéresser volontairement et complétement du résultat de cette bataille: que ses compagnons meurent, vivent, l'emportent ... au fond peu lui importait. Égoïste ? Sans doute l'était-il un peu mais pouvait-il réellement ressentir une quelconque trace d'empathie non feinte à l'égard de personnes avec qui les seuls liens tissés se limitaient à quelques moments de sa vie passée ? Et surtout envers des personnes qui n'en auraient, sans le moindre doute possible, guère manifesté plus à son encontre si il s'était retrouvé à leur place. 7 années venaient de s'écouler depuis son arrivée ici et de tous ses camarades, en bas en train de se battre, Kantz n'y avait jamais alors montré plus d'affection que le terme "élève de la même promotion" le laissait deviner. Et bientôt ils partiraient vers d'autres horizons, chacun avec ses rêves et ses envies du moins si ils survivraient à cette boucherie.

Accoudé contre le mur de l’alcôve que formait la fenêtre les bras croisées le petit adolescent s'était perdu -une nouvelle fois- dans ses pensées et ressassait son existence à Kaer Morhen et ses possibilités d'avenir. Au fond pourquoi avait-il passé autant de temps à la bibliothèque ? La question, idiote sur le coup, se devait d'être posée. Kantz avait, à contrario du reste des apprentis, délaissé le maniement des armes et le culte du corps pour faire de son esprit une arme bien plus dangereuse que lui et les autres n'avaient idée. L'érudition était bien plus mortelle que ne pouvait l'être l'épée mais à quoi pourrait lui servir pour son futur toutes ses connaissances acquises au grès d'heures et d'heures passées ici à lire à la lueur d'une bougie faiblement éclairante ? La voix la plus simpliste et celle résonant en son for intérieur était de partir dans une de ces fameuses écoles de magie d'où il pourrait continuer ce qu'il avait toujours apprécié, mais l'Empire le laisserait-il faire ? Rien n'était moins sûr ... surtout avec ce qu'il se passait en bas. Rien de tout cela ne pourrait arriver si les Haakis les massacraient, alors pour la première fois, Kantz se mit à espérer voir la victoire des "siens", la survie de l'école du loup, pour son futur, pour leur futur.

Jetant son dévolu sur la boucherie se déroulant à ses pieds, l'observatoire du roi fut des plus interrompue: le tonnerre grondait et la tempête approchait, une masse grisâtre se faisait des plus visible dans les cieux grandissant à mesure que le temps passait, et avec, une certaine forme d'inquiétude. Qu'est ce que ce cataclysme pouvait donc annoncer ? Soudainement bien plus intéressé qu'il ne le laissait croire, le masque tomba et Kantz observa avec bien d'attention et de curiosité cet événement.

De ses yeux plissés, Kantz peinait évidemment à comprendre ce qu'il se passait devant lui. Ce maelstrom avait somme toute une explication plus que logique et malgré toutes les barrières que son esprit se forçait à s'imposer pour se protéger d'une logique irréelle le nilfgaardien dut se rendre à l'évidence: c'était bel et bien un immense vaisseau volant comme les oiseaux qui venait à leur secours. Maintenant penché à la fenêtre pour en suivre ce qui en découlerait, le petit adolescent fronça davantage encore -et à son plus grand étonnement tant ce mécanisme lui paraissait impossible au vu de ce qu'il venait de se passer avant- les sourcils lorsqu'il crut voir des hommes en sortir ? en descendre ? L'espoir s'embrasait et renaissait, un phénix de feu, la combativité nouvellement retrouvée faisait maintenant face à la fatalité de la mort prochaine attendant les combattants Haakis. Oui Kaer Morhen allait se libérer et ils gagneraient ... Kantz n'en doutait plus du tout maintenant.